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QUI SONT LES VEGANES ?

Veggie World Paris, 8 / 9 Octobre 2016
Les véganes sont nombreux et se multiplient à grande vitesse ; le plus souvent ils sont jeunes, en général très dynamiques, inventifs et entreprenants.
Même si l'effet de mode n'est pas à exclure pour un petit pourcentage d'entre eux, le végane réfléchit, s'informe, est acteur de son mode de vie et porte fièrement ses convictions.

Voyons d'abord rapidement ce qu'est le véganisme (I), puis faisons un petit tour des différentes motivations qui conduisent à ce choix. (II)

I Qu'est-ce qu'être végane ?

Etre végane c'est s'abstenir de consommer tous produits d'origine animale, extension faites aux sous-produits d'origine animale, que ce soit au titre de l'alimentation, la médication, l'habillement, la cosmétique, les produits d'usage ménager, les objets de décoration ou autres biens.
Le véganisme va plus loin que le végétalisme, lequel se concentre exclusivement sur la problématique alimentaire.

Le végane ne se satisfait pas des apparences en évitant également les produits dont la fabrication requiert des éléments d'origine animale, tels que la gélatine, la cire d'abeille, la présure, le lactose, la caséine et certains additifs et colorants (voir ICI et LA)
Toutes activités exploitant les animaux (corridas, cirque, zoo), ainsi que celles qui provoquent leur mort (chasse, pêche) sont boycottées. 
Le véganisme n'est pas compatible avec la pratique des tests sur les animaux.

II Quelles sont les motivations des véganes ?

Les motivations qui conduisent au véganisme sont nombreuses et variées et, si la cause animale est souvent la plus connue, l'impact environnemental et social de la consommation de produits d'origine animale n'est pas en reste : pollution (A), consommation d'eau (B), faim dans le monde (C)
Pour les antispécistes ou abolitionnistes, la motivation est éthique (D)

A La pollution engendrée par l'élevage.


L'élevage émet plus de gaz à effet de serre que les transports, accapare les 2/3 des terres cultivables, est responsable de 80% de la déforestation de l'Amazonie et de la pollution de nombreuses nappes phréatiques et des eaux, soutient la culture de céréales OGM…

La première cause d'émission de gaz à effet de serre est la culture des céréales destinées à l'alimentation des animaux, généralement du soja OGM, cultivé à grand renfort d'engrais au bout du monde puis importé. Parce que cette culture repose sur une déforestation massive de l'Amazonie, c'est une immense source d'oxygène qui disparaît peu à peu, alors que dans le même temps l'élevage est responsable de 9% des émissions de CO2…

La pisciculture est la plus grande source de polluants des eaux, antibiotiques, hormones, produits chimiques se retrouvent déversé dans les rivières ou la mer. 
Côté terre, des millions de litres d'excréments bourrés d'antibiotiques, pesticides, métaux lourds, sont chaque année rejetés directement dans la nature, infiltrant et empoisonnant les nappes phréatiques.

L'utilisation massive (et abusive) d'antibiotiques dans l'élevage pose aussi un problème sanitaire grave car une pression de sélection s'est installée : les bactéries possédant un ou plusieurs gènes de résistance sont sélectionnées et prospèrent au détriment de celles qui ne possèdent pas ce gène.
Ainsi le nombre et la variété de bactéries multi-résistantes augmente et rien n'arrête ces dernières qui voyagent de l'élevage animal, aux boues d'épuration, du fumier à nos assiettes…
Les scientifiques estiment que d'ici 2050, 10 millions de personnes mourront chaque année des suites d'une infection à bactéries résistantes (ICI).


B La consommation d'eau

La Terre a des ressources en eau limitées. 
Or en tenant compte de l'eau de pluie, l'eau d'irrigation et l'eau du robinet, 5000 litres sont nécessaires en moyenne à la production de mille calories d'origine animale.

L'alimentation d'un végane nécessite 3000 litres d'eau par jour, celle d'un omnivore 9000 litres en moyenne.

15.500 litres sont nécessaires pour la production d'un kilo de viande de boeuf, 5000 litres / 1kg de fromage, 1300 litres / 1kg de céréales, 700 litres / 1kg de pommes…


C La faim dans le monde

Plus de 800 millions d'humains sont sous-alimentés ; il est pourtant établi que c'est la distribution inégale des ressources plutôt que la pauvreté qui en est la cause. 
En effet, la nourriture destinée à l'élevage des pays du nord provient à 70% de zones d'Afrique où les populations souffrent de sous-alimentation. 
Si les pays riches divisaient par deux leur consommation de viande, la ration calorique des habitants du Tiers-Monde augmenterait d'autant, le soja et les céréales dont sont nourris les animaux d'élevage étant directement consommables par les humains. Quant au bétail, il doit consommer 16 calories de céréales pour produire 1 calorie de viande, c'est à dire que 7 à 10 kg de végétaux sont sacrifiés à la production d'1 kg de viande ; détourner ces ressources vers l'alimentation animale est donc extrêmement inefficace et infructueux. 


D L'éthique

L'antispécisme est un concept qui remet en cause la domination de l'homme sur le règne animal par le rejet de la classification communes des espèces : ainsi, hommes et animaux étant des êtres sensibles, l'espèce à laquelle nous appartenons ne nous donne aucun droit ni supériorité sur les autres espèces.

En effet, les traitements que les humains réservent à tels animaux en fonction de leur espèce sont surprenants et choquants : un chat sera soigné et câliné alors que le cochon, pourtant plus intelligent, finit dans les assiettes ; le chien, protégé par la loi s'il vit à nos côtés, voit son statut changer lorsqu'il sert de cobaye dans les laboratoires et y subit l'enfer… 
L'antispécisme dénonce cela et considère que l'espèce, une simple caractéristique biologique, ne peut être un élément suffisant pour fonder une distinction de traitement. Ainsi, tous types d'exploitation ou traitement qui ne seraient acceptés par l'espèce humaine mais sont infligés aux espèces animales relèvent du spécisme.

Quant à l'abolitionisme, le concept est plutôt basé sur le principe de non-violence et n'admet pas qu'un animal puisse être l'objet d'un droit de propriété.

En encore …


L'élevage est également responsable de l'extinction de nombreuses espèces animales par la destruction de leur habitat naturel. Les océans aussi sont mis à mal par la sur-pêche, les élevages étant gourmands en farine de poisson. Les prévisions annoncent qu'à ce rythme les océans seront vides en 2040 (ICI).

Choisir l'alimentation végane est bénéfique à la santé : réduction des risques de diabète, d'hypertension artérielles, d'obésité … avec quelques années d'espérance de vie en bonus 💪
Sur ce sujet il est intéressant d'écouter le seul nutritionniste à avoir étudié les 3000 études sur le végétalisme, au départ pour démontrer la dangerosité de ce régime, qui, au final, réfute les croyances dominantes et conclu à l'intérêt d'une alimentation exclusivement végétale : ICI et LA.

Pour finir ...

Je n'ai volontairement pas abordé ici la souffrance animale qui reste l'une des motivations les plus habituelles des véganes car les ressources disponibles sur cette question de manquent pas.
Au delà de cela, l'appréciation de la maltraitante hors la question éthique est fonction de chaque sensibilité.

Je vous invite à lire les témoignages de personnes ayant fait ce choix et à découvrir quelles sont leurs motivations dans la rubrique PARCOURS VEGANE !
( Au passage, si quelqu'un souhaite contribuer à cette rubrique, postez moi un petit mot !)

Je remercie mon amie Tünde pour sa relecture attentive et ses commentaires avisés 😘
Je remercie Christophe de partager son excellent article sur l'incidence de la consommation de viande sur l'environnement et la santé (ICI) 😘

Si vous n'êtes encore végane j'espère que cet article vous aura permis d'y voir plus clair et, qui sait, sensibilisé à l'une des causes abordées ;-)
Vos remarques, réflexions et témoignages sont les bienvenus en commentaire !


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