PARCOURS VéGANE : TIPHAINE

1- Quel est votre historique alimentaire ?

Enfant et ado, j'étais très réticente à manger de la viande, ayant grandi autour de chats, chiens, canards, moutons...
Ma mère me disait toujours "tu feras ce que tu veux quand tu auras 18 ans". C'est ce que j'ai fait ! Dès que j'ai eu mon indépendance je suis devenue végétarienne.
Cela a duré 6 ans puis je me suis intéressée à la musculation. Mal informée, j'ai fait le raccourci : masse = protéines complètes = viande.
J'ai donc mangé de la viande à nouveau et cela ne m'a pas dérangé plus que ça. La nutrition m'a de plus en plus intéresée et j'en suis venue à passer le diplôme de diététicienne.
Là, j'ai appris que les plantes pouvaient nous apporter toutes les protéines dont nous avions besoin.
C'est un peu le hasard, mais en même temps, j'ai lu plusieurs livres qui m'ont ouvert les yeux, notamment ceux de Aymeric Caron. C'est là que j'ai pris conscience de beaucoup de problèmes dans la façon dont nous approchons la nutrition.

2- Avez-vous eu un déclic ou avez-vous lentement évolué vers le mode de vie végane ?

Je ne sais pas si c'était l'idée la plus brillante, mais du jour au lendemain, j'ai arrêté tout produit animalier. Je ne suis pas passée par la case végétarisme.

3- Quelle est votre motivation principale ? Souffrance animale, pollution des sols, consommation d'eau, inégalités nord / sud, ou autre ?

Initialement, c'était le fait que la consommation de viande a un impact sur la faim dans le monde et sur l'environnement. La souffrance animale arrive au même niveau que le problème des inégalités. Vient ensuite, pour moi en tout cas, la question de ma santé. Lorsqu'il m'est apparu que ce mode de vie était meilleur pour mon bien être, j'ai été confortée dans mon engagement.

4- Avez-vous amené des personnes de votre entourage à vous suivre dans ce choix ?

Mon copain ne mange de la viande que le week-end et a pris conscience de ce qu'était réellement un steak dans son assiette. Mes parents sont ouverts d'esprit. Ma soeur est végétarienne, mais je ne chercherais jamais à influencer mes amis ou mes proches. Si quelqu'un m'avait fait ça, je pense que ça aurait été contre-productif.
Je sais que certains de mes abonnés sur Instagram ont réussi à faire changer leurs parents d'avis sur le véganisme en leur montrant mon blog, d'autres m'ont dit avoir été convaincues avec certains de mes articles. C'est un pur bonheur de lire cela, car je cherche justement à véhiculer un message positif de bien-être qui passe par l'assiette. 

5- Parlez-vous beaucoup de votre choix autour de vous ? Aimez-vous en parler ou au contraire est-ce pénible que l'on vous parle sans cesse de ce que vous consommez ?

J'en parle très peu, à part sur mon blog et instagram. Et encore, ce n'est pas la dominante pour moi. Il m'est assez difficile d'en parler, car je sais que beaucoup de gens ne comprennent pas.
Tout dépend des personnes que j'ai en face de moi. Si la personne est ouverte et curieuse, je serai heureuse de lui en parler et de partager mon expérience. Mais il est vrai que je souffre encore du regard de gens qui ne comprennent pas et qui jugent. J'ai également du mal avec les gens qui mettent en garde et qui pensent encore que les vegans manquent automatiquement de protéines. Même si, souvent, cela vient de bonnes intentions, je ne peux m'empêcher de me sentir jugée.
Pour éviter trop de soucis, si une personne me demande si je "peux manger ci ou ça", je réponds : "oui je peux, mais je choisis de ne pas le faire". 

6- Avez-vous dû modifier votre vie sociale ? Repas au resto U ou d'entreprise, sorties, fêtes familiales et / ou religieuses ?

Aucunement, les restaurants ont toujours des alternatives. Vivant à Londres, tous les restaurants proposent quelque chose qui me conviendra, car le veganisme est très répandu.

7- Concernant l'alimentation végétalienne, vous êtes-vous beaucoup documenté sur les apports, les protéines ou cuisinez-vous à l'instinct en écoutant votre corps ?

En passant le diplôme j'ai "harcelé" mes profs de questions sur les protéines, les acides aminés, les carences et plein d'autres questions sur le sujet.
Au delà du véganisme, la nutrition est un sujet qui me passionne. Notre bien-être est si corrélé à ce que nous mangeons que je me suis vraiment plongée dans ce sujet.
Pour autant je ne suis pas du tout obsédée par les quantités de macro nutriments que je consomme. Je m'assure de manger régulièrement, mais je mange ce qui me fait envie. 

8- Vous êtes-vous débarrassé des produits d'origine animale que vous possédiez ou les gardez-vous sans les renouveler ? (chaussures, sac à main, etc …)

C'est un point très sensible pour moi et, encore aujourd'hui, je me pose la question. J'ai encore toutes mes chaussures et sac à main en cuir. Comme je déteste jeter, je suis dans un paradoxe ! Et comme je n'ai trouvé aucune alternative qui me convient, je les utilise toujours.
Au fond, je me dis que le mal est fait. Par contre je sais que je ne pourrais plus acheter de cuir, c'est impensable pour moi. Je le faisais avant par ignorance. Je savais d'où ça venait, mais je préférais ne pas y penser. Surtout, j'ignorais les pratiques indescriptibles qui sont employées pour produire le cuire. 

9- Vous arrive t-il d'avoir envie de quelque chose provenant de l'industrie animale (l'eau à la bouche devant un aliment, un coup  de coeur pour un vêtement, etc …? 
Devez-vous faire appel à votre volonté pour maintenir le cap ou est-ce complètement naturel ?

J'aime depuis toujours les ballerines Repetto, ainsi que leur maroquinerie. Je dois avouer que les chaussures en cuir n'ont pas leur égal. Par contre, je ne me vois plus en acheter. Tant pis si mes pieds ne sont plus aussi bien habillés.
Quant à l'alimentation, non, rien ne me fait envie. J'ai trouvé tellement d'alternatives, encore plus gourmandes, que je n'ai aucune tentation "carnivore". Les aliments dans la cuisine vegan tellement variés, que les plaisirs sont, pour moi, plus nombreux que lorsque je mangeais de la viande. 

10-Diriez-vous que vous êtes plus en forme qu'avant d'être végane ?

Oui, je me sens beaucoup mieux depuis que je suis vegan, sur beaucoup de niveaux. Je me sens en accord avec moi même et ce qui m'entoure. Je fais beaucoup de yoga et de sport, et je me sens beaucoup moins fatiguée qu'avant, plus forte, plus endurante... Je souffrais tous les jours de maux de ventre. Ils ont disparu. Je sais que cela ne paraît pas crédible et que l'on peut avoir l'impression d'écouter un lobby vegan, mais c'est la vérité ! Je parle pour moi bien entendu et ne prétends pas qu'il s'agit d'une formule miracle. Maintenant que je réponds à cette question, je m'aperçois de tous les bienfaits que cette nouvelle nutrition m'a apportée. 

J'ai rencontré Tiphaine sur Instagram (ICI), puis suivi son blog VpourVegan (ICI) ; 
N'hésitez pas à vous abonner, ses assiettes vous mettront l'eau à la bouche !!
Toutes ses recettes sont réalisées avec des ingrédients naturels et sans gluten. 
Certains articles du blog évoquent aussi un mode de vie, celui d'une personne qui promeut le plaisir par l'exercice sportif plutôt que la punition, ainsi qu'une approche mesurée à la nutrition.
Tiphaine étant diététicienne de profession, vous êtes assurés d'allier gourmandise et équilibre !

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