Oh oh ! Notez que l'une de ces assiettes est végétale :-) |
Je suis un peu blasée d'entendre depuis 20 ans les mêmes remarques sur mon mode d'alimentation qui serait une entrave au vivre ensemble ou à la convivialité des repas partagés.
Je ne vois pas en quoi l'adoption d'un mode d'alimentation différent de la norme rendrait associal.
Alors que la conduite d'un régime ou les restrictions dues à une intolérance sont généralement accueillies simplement (avec indifférence ou empathie) pourquoi faut-il que le choix d'une alimentation réfléchie et éthique soit perçu par nos compagnons (du latin com panis, celui avec qui l'on partage le pain) comme agressif à leur égard ?
Alors que la conduite d'un régime ou les restrictions dues à une intolérance sont généralement accueillies simplement (avec indifférence ou empathie) pourquoi faut-il que le choix d'une alimentation réfléchie et éthique soit perçu par nos compagnons (du latin com panis, celui avec qui l'on partage le pain) comme agressif à leur égard ?
Ayant été élevée au 100% bio, local et fait maison, je suis en sus devenue végétarienne très jeune ; à cela s'ajoute le fait que je n'ai jamais consommé d'alcool.
Ce choix, d'abord spontané, a ensuite été nourri de mes convictions. Cependant je ne suis pas prosélyte, ne me définie pas - ou très peu- par mon mode d'alimentation et ne cherche pas spécialement à en exposer les motivations (mais le fais volontiers si l'on m'y encourage ! ). Il me semble que se nourrir soit une chose intime et qu'il revient à chacun d'apprécier ce qu'il est bon de mettre dans son corps.
Sauf exception, le choix de notre alimentation est le fruit d'une démarche personnelle visant l'équilibre et l'harmonie avec son environnement plutôt qu'un moyen d'exprimer une opposition au groupe. Il doit donc y avoir moyen, en toutes situations, de vivre en accord avec ses goûts, sa culture et convictions sans chagriner autrui et, si cela ne se fait pas, nous n'avons pas à prendre en charge le problème qu'a l'autre avec notre mode d'alimentation.
La convivialité est traditionnellement associées au fait de partager un repas, Brillat Savarin avance même que la gourmandise serait l'un des principaux liens de la société, la convivialité en découlant adoucissant les angles de l'inégalité conventionnelle (Physiologie du goût 1825).
Pourtant le Larousse ne situe pas la convivialité comme s'exprimant forcément autour d'une table et la définie comme "la capacité d'une société à favoriser la tolérance et les échanges réciproques des personnes et des groupes qui la composent".
Je pense donc être parfaitement conviviale, tant à table, en manifestant ma gourmandise devant des mets choisis et me correspondants, qu'en dehors des repas, par mon goût de l'échange et ma capacité à communiquer positivement.
Pourtant le fait que tant de personnes s'interrogent sur la possibilité pour un végéta*ien de mener une vie sociale normale me chagrine. Les codes alimentaires sont-ils donc si rigoureux que l'on ne puisse, lorsque l'on s'en défait, être accepté par le groupe ?
Il y a quelques temps, alors que j'étais en taxi, je suis tombée sur un débat radiophonique dont l'objet était de savoir si nos modes d'alimentation pouvaient nous éloigner les uns des autres. Je trouve la tournure de cette question assez spécieuse et aurais trouvé plus intéressant d'interroger la capacité de nos modes d'alimentation à nous rapprocher les uns des autres !
Historiquement l'on sait que certains régimes alimentaires - telle la cacherout - avaient pour finalité de limiter l'assimilation et de maintenir l'unité de la communauté, en ce sens l'alimentation avait vocation à rapprocher mais de manière sélective. Aujourd'hui encore cela peut faire sens et je n'ai pas honte de dire qu'effectivement il m'est agréable de partager un repas entre végéta*iens et que cela crée parfois une connivence.
Mais que nos régimes alimentaires soient le fruit d'un héritage culturel, religieux, un choix éthique ou un impératif médical, lorsque la convivialité est réelle, c'est de l'échange avec l'autre et de la joie qu'apporte sa présence que l'on se nourrit, alors qu'importe le menu !
Soyons donc positif et ouvert, les repas partagés n'en seront que meilleurs.
Bon appétit à tous !
Bonjour Odile !
RépondreSupprimerParfaitement d'accord avec vous la convivialité d'un repas ne se résume pas à partager un steak.
Je dirais pour ma part qu'il s'agirait d'une question de respect de l'autre, de sa liberté, de sa différence, qu'on soit omnivore, végétarien, pour des raisons religieuses ou non, pour des allergies ou non ...
Je me reconnais dans chacune de ces cases puisqu'elles me concernent toutes, moi et mon entourage.
Je pense que partager un repas est un peu comme choisir un cadeau pour quelqu'un , je me demande : que faire et que choisir pour lui faire plaisir, qu'est-ce qui lui conviendra dans le champ de mes possibilités ? C'est ma conception du repas et du partage.
Je crois qu'il y a une immense part de symbolique et de spirituel qui s'immisce dans notre alimentation, et de manière particulièrement intense au sujet de la Cacherout. (Je pense que la Cacherout est éminemment symbolique et relève également de l'exercice spirituel (on ne cuit pas l'agneau dans le lait de sa mère ...) et qu'elle dépasse la question de l' assimilation d'une communauté ... c'est mon humble avis ... ceci étant une question très épineuse ...)
Pour conclure : un convivial repas de légumes et de fruits pourrait justement mettre tout le monde d'accord autour de la table !
Bon WE !
Emily
Et j'oubliais de vous embrasser à travers les limbes d'internet !
RépondreSupprimerDes Bises !!!
Emily