
2 L'impact du numérique à l'usage
Vous verrez maintenant quels sont nos leviers d'actions pour limiter notre empreinte environnementale lors de l'usage de nos outils numériques.
Durant l’usage des équipements, l’impact du numérique est énergétique et les consommations augmentent de 9% chaque année.
Mais, si nous sommes impuissants à réduire l’impact en amont de nos équipements - sauf à être moins équipés et à faire durer notre matériel le plus longuement possible -, nous pouvons réduire l’impact à l’usage en adoptant de bonnes pratiques.
Les recherches internet
L’impact d’une recherche sur google est estimé à 7 grammes de CO2. En faisant 20 recherches / jour, ce à quoi on arrive vite avec nos smartphones, le total est de à 1kg de CO2 par semaine.
Il est donc judicieux d’enregistrer sur son navigateur des liens directs vers les sites que l’on consulte le plus fréquemment.
On peut aussi choisir un navigateur moins énergivore.
Et pourquoi pas sortir son dictionnaire, plutôt que google traduction, son encyclopédie plutôt que Wiki, etc … (J’ai encore en tête la remarque d’un ado à qui je présentais un dictionnaire d’anglais et qui m’a dit : « whaouh mais c’est google traduction en livre ! »)
Les mails
L'impact des mails, contrairement à ce que l’on croit souvent, réside principalement dansleur envoi et non dans leur stockage.
Expédié de notre ordinateur, le mail rejoint la box, descend de l’immeuble, rejoint un centre de raccordement, passe d’un câble individuel à des échangeurs nationaux et internationaux puis rejoint l’hébergeur de la messagerie – assez souvent situé aux Etats-Unis. Dans les centres de stockage de données, le mail est traité, stocké puis renvoyé à son destinataire en empruntant un chemin semblable. Au total, il a parcouru à l’aise 15.000 km à la vitesse de la lumière !
Pour pouvoir s’organiser et limiter l’impact de nos mails et faut savoir qu’un mail posté à 1 destinataire, aura un impact par ordre décroissant à l’écriture, au transport, à la lecture puis au stockage (voir illustration ci-dessus)
S’il s’agit d’un mail posté à plus de 10 personnes, l’impact se situe par ordre décroissant à la lecture, au transport, à l’écriture et au stockage (voir illustration ci-dessus)
La solution consiste donc :
- à ne poster que les mails nécessaires - comme pour un courrier postal en somme,
- à réfléchir avant de rédiger afin d’avoir des idées claires et d’être rapide à la rédaction,
- à en limiter le temps de lecture,
- à réduire le nombre de destinataires et à éviter les pièces jointes.
Ainsi, envoyez plutôt un lien qu’une pièce jointe, ne répondez pas à tous les destinataires, lorsque vous faites « répondre » effacez l’historique des messages, les signatures, etc afin que votre mail soit le plus léger possible.
Si possible, ayez aussi une signature texte et non image. On voit parfois de petites illustrations invitant à ne pas imprimer pour protéger la planète, sous cette forme ce genre message est un non-sens.
Quant à l’impression, un autre souci, l’écart de consommation d’encre en fonction de la typo, varie de 40%
Le codage des sites
Le codage des sites aussi peut avoir un impact plus ou moins important. En général, les concepteurs n’ont aucune vison écologique, on sait pourtant qu’il est possible de concevoir des services numériques intégrant nativement toutes les facettes du développement durable.
Il existe par exemple le collectif « Conception numérique responsable » qui permet d’accéder à des outils pour concevoir son site en ce sens, propose des méthodes d’évaluation voire même une certification.
La 4G
Eviter la 4G et privilégier le wifi est encore un moyen d’alléger l’impact à l’usage de nos outils numériques. La technologie de communication à très haut débit par le réseau mobile sollicite beaucoup les antennes relais, or ces émetteurs-récepteurs d’ondes sont 20x plus énergivores que le wifi.
L'alimentation électrique
Il y a ensuite l’alimentation des équipements. Il peut être intéressant d’éteindre autant que possible les équipements dont on ne se sert pas, y compris les box internet. L’économie, négligeable à l’échelle individuelle, fait sens considérée globalement avec plusieurs TWh par an d'économie à la clef à l’échelle mondiale.
En France, compte tenu de notre mix électrique, les économies d’énergie se traduiraient surtout par une moindre consommation d’eau douce pour refroidir les réacteurs nucléaires, donc moins de vapeur d’eau, principal gaz à effet de serre émis lors de la fabrication d’un KWh électrique en France et bien sûr moins de déchets nucléaires !
Ainsi nous voyons que notre manière d’utiliser nos équipements peut être plus ou moins impactante et c'est à nous d'adopter les bons gestes.
Les data centers
Quant au stockage des données dans les data centers, leur consommation énergétique représente 9% de la consommation nationale en France et 5% de la consommation mondiale.
Il est difficile d’imaginer si ce chiffre va croître ou décroître … Le volume de données à stocker augmente en moyenne de 20% par an, mais dans le même temps, certaines sociétés sont déjà passées à des énergies issues de sources renouvelable et de plus en plus de data centers sont conçus comme de véritables « chaudières numériques »
La piscine de la Butte aux Cailles par exemple est chauffée à hauteur de 20% grâce aux serveurs informatiques installés dans son sous-sol, lequels sont refroidis par l’eau de la piscine plutôt que par une climatisation ! De nombreux autres exemple de synergies existent.
Sources :
ademe
ministère de la transition écologique et solidaire
conception numérique responsable
la guerre des métaux rares, guillaume pitron
la face caché du numérique, collectif
que faire des restes ? collectif
l’économie circulaire, rémy le moigne